Monuments Men
Les « Monuments Men » du titre sont des hommes ordinaires, architectes, historiens d’art, ou peintres, jetés en 1944 dans la Seconde Guerre mondiale pour récupérer des millions d’œuvres d’art volées par les nazis, entreposées en territoire ennemi et menacées de destruction. C’est une histoire authentique, ici librement adaptée, et qui semble un remix du Train de Frankenheimer (pour le point de départ), d’Ocean’s Eleven de Soderbergh (pour la façon dont Clooney, alias Frank Stokes, enrôle son équipe), et de Argo de Ben Affleck (pour l’aspect « incroyable mais vrai » de la mission). On y retrouve aussi l’influence de la BD, entre Tintin et les super héros des Comics. Ce mélange réjouissant fonctionne fort bien. Certes, la musique d’Alexandre Desplat surligne l’émotion, et le film aurait gagné à être élagué de quelques discours redondants sur l’art et la culture sauvant le monde. Mais cette chasse au trésor habitée par des pieds nickelés aussi facétieux que courageux, est émouvante et divertissante. Bill Murray, Hugh Bonneville, Bob Balaban, Matt Damon et John Goodman s’en donnent à cœur joie, et George Clooney – malgré la moustache peu seyante – se taille la part du lion. La scène où il raconte à un dignitaire nazi le jour prochain où, prenant son café dans un bar juif, il allumera une cigarette et lira d’un œil distrait sa nécro est à elle seule un moment d’anthologie. Monuments Men n’en est pas avare. On ne voit vraiment pas pourquoi on bouderait notre plaisir devant ce solide film populaire, humaniste, intelligent et rigolo.