Mama

Il faut parfois se méfier des patronages prestigieux. Qu’attendre du « Guillermo del Toro présente » qui introduit Mama ? Le réalisateur du Labyrinthe de Pan ne s’est pas contenté d’apposer son nom au générique. C’est lui qui est allé chercher l’Argentin Andrés Muschietti après avoir vu son court-métrage Mama (2008), autour duquel le scénario du long a été brodé par la suite. Il s’agit de l’histoire d’un couple qui se voit confier la charge de ses deux jeunes nièces, retrouvées cinq ans après leur disparition dans une inquiétante forêt, où elles avaient apparemment survécu à l’état sauvage. Et si quelqu’un les avait aidées ? Et si quelque chose les avait suivies dans leur nouvelle maison ? Malgré un épilogue convenu, recette scénaristique commune à de nombreux films de fantômes, Mama n’a en rien usurpé sa moisson de prix à Gérardmer cette année. Le film, plus proche de Hideo Nakata que du nouveau cinéma d’horreur hispanique, parvient à créer une belle atmosphère et réserve quelques scènes d’angoisse très impressionnantes. Cette réussite, Andrés Muschietti la doit peut-être aussi à la sobriété de son actrice Jessica Chastain – la maman du Tree of Life de Terrence Malick -, méconnaissable.

Par Sylvain Mazars