L’âge venant, Maggie, professeur d’université, a décidé de faire un bébé toute seule. Elle a choisi le géniteur, il est d’accord, tout devrait bien se passer. Mais la rencontre avec John, un professeur d’anthropologie, écrivain à ses heures perdues, et mal marié à la volcanique Georgette, chamboule tout. Maggie et John deviennent quasiment en même temps un couple et une famille, mais l’ennui point. Un nouveau plan (farfelu) s’impose… Comédie romantique et, par détournement, « comédie du remariage », Maggie a un plan, écrit et réalisé par Rebecca Miller (Les Vies privées de Pippa Lee), regorge de références aux films américains des années 1940-50, comme aux courants new-yorkais établis par Woody Allen et revus et augmentés par Noah Baumbach. Avec, en sus, deux doigts de prosaïsme salace et loufoque emprunté à Jude Apatow (pour la scène d’auto-insémination, en particulier). Ça fait beaucoup. Et pourtant, un vrai charme se dégage de ce maëlstrom d’influences. Grâce en soit rendue à Julianne Moore, qui apporte une dimension tragicomique très originale à son personnage d’épouse abandonnée puis (re)séduite. Face à elle, Greta Gerwig et Ethan Hawke, sur des rails, sont fidèles à eux-mêmes. Le contrepoint apporté par Bill Hader en copain papa poule et Maya Rudoph en confidente est souvent libérateur. Le rythme y est, l’humour aussi, pour distiller mine de rien une vision juste et réjouissante de l’amour moderne.