Portrait de deux femmes dans un bled paumé d’israël, Wedding Doll est une ode à la différence, belle et poignante.
Dans une petite ville du Sud d’Israël, Hagit, jeune femme handicapée légère vit avec sa mère Sarah qui la protège comme elle peut du monde extérieur, la conduit à son travail dans une petite usine de papier toilette et se bat pour qu’elle mène la vie la plus normale possible. Hagit, solaire et positive, ne rêve que de mariage, mais aussi d’indépendance ; son aventure secrète avec Omri, le fils de son patron, ainsi que la volonté de ce dernier de fermer son entreprise et de la licencier pourraient déchirer définitivement ce monde bien à elle… C’est à la fois l’histoire troublante d’une différence et d’un couple mère-fille, fusionnel et bouleversant. Ce premier long métrage de fiction d’un documentariste israélien frappe par sa maîtrise des cadres et de la mise en scène. Un danger rode sans cesse, qui pourrait briser cette jeune femme aussi fragile intérieurement que son sourire est large et éclatant. Le désert proche et les roches suspendues au dessus du vide, la présence terrifiante d’une petite fille vindicative qui bloque Hagit dans les couloirs des immeubles, les quolibets des copains d’Omri qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez, tout cela tisse la trame de ce joli film doux amer qu’un rien pourrait faire basculer dans le drame. Moran Rosenblatt et Assi Levy (repérée dans Ana Arabia d’Amos Gitaï) sont deux actrices ébouriffantes dont l’humanité transparaît à chaque plan.