C’est l’histoire d’un danseur étoile qui a cru ne plus jamais pouvoir remonter sur une scène. Miracle de la volonté, du travail et du courage, Steven McRae a remis les chaussons.
Danseur étoile du Royal Ballet de Londres, Steven McRae est tombé un soir en plein spectacle : rupture du tendon d’Achille. Le rideau est tombé. Un autre danseur a terminé la représentation de Manon. Après l’opération et le temps d’immobilisation, Steven a dû tout réapprendre : à se muscler, à marcher. À patienter. À croire en un retour possible…
En racontant dans ce beau documentaire son parcours du combattant, le réalisateur Stéphane Carrel fait le portrait d’un homme et d’un artiste. Mais aussi celui d’un athlète à la vocation précoce et qui, comme il l’admet, a poussé trop loin son propre corps pour rester une étoile.
La beauté de la danse classique, son exigence aussi, sont partout et le film fait la part belle aux ballets parfaits. Mais il y a tout ce qu’on s’inflige à soi-même pour atteindre le sommet. Puis pour y rester.
Né en Australie, Steven McRea a développé dès son plus jeune âge un don pour la danse. Il a quitté ses parents, son pays, pour étudier sur un autre continent et intégrer l’un des plus prestigieux corps de ballet du monde. Des images originelles le montrent enfant et c’est bouleversant.
Tout au long de Resilient Man, on observe l’énergie et le travail, la complicité des coachs, chorégraphes, professeurs et partenaires. La famille aussi : car Stephen est marié à une danseuse qui a renoncé à sa carrière et ils sont parents de trois enfants. On constate ainsi tout le monde qu’il faut pour aider un homme à se remettre debout. En cela le film touche à l’universel, raconte le dépassement dont tout être humain est capable : « Je ne pouvais plus marcher et voilà que je m’apprête à danser… »