Ce premier long métrage sur les débuts d’une jeune avocate raconte la fin d’une innocence. Maladroit mais prometteur.
C’est un chemin. Multiple. Celui d’une très jeune avocate qui, au sortir de ses études, se retrouve face à son premier cas à défendre, un jeune homme accusé de meurtre. Celui de Nora Aït, fille de parents issus de l’immigration, qui sort de son milieu et de sa classe sociale. Celui d’une amoureuse débutante qui découvre l’amour charnel et le plaisir. Dans chacun de ces trois axes de son parcours initiatique Nora va apprendre le mensonge et la désillusion.
La naïveté du personnage est une donnée. Il faut l’accepter comme tel, du fait des origines de Nora. La réalisatrice, Victoria Musiedlak, braque sa caméra dans les yeux noirs immenses mangeant le petit visage encerclé de cheveux court de Noée Abita. La comédienne de 25 ans, découverte en 2017 dans Ava de Léa Mysius, porte littéralement le film avec une étonnante candeur mêlée de détermination. « Il est innocent, je vais le prouver », affirme-t-elle à propos de son client alors que tout tend à faire penser le contraire… Et son patron, incarné par un François Morel imposant et cassant, réplique un peu plus tard : « la vérité du client, c’est LA vérité ». Le trajet entre ces deux phrases, entre l’innocence relative et le lien monétaire, est le fil conducteur de Première affaire.
Il y a dans ce récit d’apprentissage quelques maladresses (l’histoire d’amour), mais il y a aussi une beauté simple et triste à suivre les différentes étapes qui mènent Nora à l’âge adulte et au plan final.