Comédie gonflée sur la question des origines, le deuxième long-métrage de Carine Tardieu est un boulevard pour Cécile de France et François Damiens, épatants.
Lorsque Erwann, démineur breton bientôt grand-père, découvre par hasard, lors d’un test sanguin effectué par sa fille, qu’il n’est pas le fils de son père, son univers bascule. Il fait la rencontre d’un vieux gauchiste qui pourrait bien être son géniteur et tombe amoureux d’une femme médecin, avant de découvrir qu’elle est la fille de celui-ci et donc, potentiellement, sa demi-sœur…
Après La Tête de maman et Du vent dans mes mollets, Carine Tardieu réitère dans le genre difficile de la chronique familiale drolatique. Aidée au scénario par Michel Leclerc et Raphaëlle Moussafir, elle s’attaque à un sujet tabou – celui de la paternité avérée – sur le mode de la comédie légère. D’où je viens, où je vais ? est une question assez répandue et les trois générations ici représentées (et au bord d’être quatre) se la posent de façon différente. L’important n’est-il pas de trouver une place en ce monde et savoir qui on aime ? Parfois un peu trop bouclé et balisé (ce qui est un comble en cette période où le défaut majeur des films est le manque d’écriture), le scénario déroule un boulevard pour tous les acteurs (Brigitte Roüan est épatante en détective, André Wilms et Guy Marchand sont parfaits en papas vrais ou faux). Mais le couple inédit formé par Cécile De France et François Damiens (tiens, deux Belges !) est l’atout majeur de ce joli conte des origines tonique et encourageant, où le réel refuse de se faire oublier et où le retour du refoulé est cinglant.