On y retourne, avec les mêmes plus un frangin et un nouveau méchant. Renouveau dans la continuité et Minions au taquet. Pari tenu, le 3 est à la hauteur des précédents.
Un troisième Moi, moche et méchant, après Les Minions, le film qui, pour être réussi visuellement, n’en manquait pas moins de scénario ? Était-ce bien raisonnable ? Non, pas raisonnable du tout et le résultat est géniaaaaaaaal (comme dit Agnès en VF quand elle parle des licornes). Plein de nouveautés, tout en respectant les cartes maîtresses des précédents opus ; le scénario se développe avec intelligence et verve, tandis que l’animation, toujours aussi réussie, nous offre un spectacle continu, façon looping, avec quelques apartés bien sentis à regarder dans les coins : le chien Marcel ronflant dans un hamac, les Minions et leurs bêtises sans cesse renouvelées (les scènes d’opéra et de prison justifieraient à elles seules le film !)…
Au premier rang des nouveautés, le méchant : il en faut un, et réussi pour que le film se déploie en duos/duels. C’est Balthazar Bratt, un gamin mal grandi, enfant star en 1985, licencié pour cause d’adolescence boutonneuse et qui n’a pas dit son dernier mot, ni lancé son dernier déhanchement, ni oublié de nous chatouiller les oreilles avec des tubes des années épaulettes et boules à facettes, au premier rang desquels l’incontournable Bad de Michael Jackson.
La famille s’agrandit : après s’être trouvé trois filles et un cœur de midinette, après avoir épousé Lucy, Gru se découvre un frère jumeau, dont il a été séparé après la naissance. « À l’évidence, j’ai tiré le mauvais numéro », commente sa chère mère après un bref (et brillant) résumé du divorce par photo interposée. Elle est partie de son côté avec Gru, et son mari du sien avec Dru, chacun se jurant de ne jamais prendre contact avec l’autre. Voici donc Dru, le bien nommé, identique à Gru mais toujours habillé de blanc et doté d’une ample chevelure blonde. Il voudrait pérenniser la tradition familiale, mais n’ayant aucune prédisposition, ils souhaite apprendre auprès de son frangin à devenir méchant… Évidemment, rien ne va se passer comme prévu.
Entre action et réaction, notations justes sur les liens fraternels ou la difficulté de devenir soudain la mère de trois orphelines pour Lucy, l’humour est assuré par cette plongée inénarrable dans l’époque break dance qu’on voudrait oublier (ainsi que ses désarrois capillaires, avec ou sans bandeau !), mais qui reste bien en mémoire. I’m bad, I’m bad…