Mes jours de gloire d’Antoine de Bary met à l’honneur Vincent Lacoste dans les errances d’un jeune adulte parfaitement taillées à sa mesure. Un film qui dresse, en creux, le portrait amoureux de son comédien.
Vous aimez Vincent Lacoste ? Mes jours de gloire, premier long d’Antoine Bary, est fait pour vous. À l’image de l’affiche où se décline son visage en de multiples expressions, le film use de l’acteur à satiété : Lacoste est de tous les plans. Cultivant sa dégaine d’adolescent éternel et un style de grand distrait, il se déploie dans le genre cinématographique qui a sa prédilection : la comédie douce-amère et mélancolique. Adrien est trentenaire, victime du syndrome de Peter Pan, acteur en panne de rôles, d’argent et… d’érection. Il s’avoue dès lors vaincu, se métamorphosant en Tanguy, pour retourner, la queue entre les jambes, au bercail familial. Mais dilemme : sa mère psy (Emmanuelle Devos) est en pleine rupture avec son père (Christophe Lambert), qui occupe, de ce fait, l’ancienne chambre de son fils à l’étage. Embouteillage. Et ça tombe plutôt mal, Adrien vient tout juste d’avoir une « ouverture » avec une jolie brune…
La nonchalance de Vincent Lacoste, érigée en art par son ami réalisateur Antoine de Bary (qui l’avait dirigé, en 2016, dans le court-métrage, dont ce long est le prolongement, L’Enfance d’un chef), fait indiscutablement rire dans ce récit ronronnant, qui n’évite pas les stéréotypes sur les jeunes adultes. Lacoste est « tout schuss » dans ce qui pourrait s’apparenter à une suite, dix ans plus tard, des Beaux Gosses de Riad Sattouf (2009), en moins réussi. Les seconds rôles entourent formidablement la vedette : Emmanuelle Devos en tête, impeccable en mère hyperactive et délicatement intrusive. Même si cette dernière est sous-employée, elle est profondément émouvante dans des séquences qui constituent les plus abouties du film. Le mari loser et encombrant est endossé avec brio par un Christophe Lambert inattendu. Malgré tout, Antoine Bary clamant fort son admiration pour Billy Wilder, le spectateur était néanmoins en droit d’attendre davantage de coffre. On lui saura gré de préserver un bel épilogue, plus ambitieux et profond.