Documentaire nourri d’images inédites, ce premier long-métrage donne une vision nouvelle et bouleversante de Maria Callas, l’icône et la femme, quarante ans après sa disparition.
« Je voudrais être Maria, mais il y a la Callas dont il faut que je sois à la hauteur. Je fais avec les deux autant que possible. » De son enfance à sa gloire, de son art à sa passion folle pour Aristote Onassis, de ses passages à vide à ses heures de gloire, Maria by Callas évoque à travers des images inédites et des documents magnifiques le destin d’une femme unique. Ce qui est beau dans ce premier film signé Tom Volf (également commissaire de l’exposition qui se termine le 14 décembre à La Seine Musicale de Boulogne-Billancourt et auteur de plusieurs livres sur Maria Callas), c’est la place faite à toutes les facettes de ce monstre sacré. Certaines qu’on connaît bien – la divine diva interprète de Norma ou de La Traviata, la femme amoureuse et trahie – d’autres qui sont révélées ici, comme la personne sous pression constante, accusée de tocade alors qu’elle souffre d’une laryngite et ne peut chanter, virée du Metropolitan alors qu’elle refusait « la routine » qui ne sied pas à son exigence, poursuivie par les journalistes qui l’assaillent de questions privées… On pense à Marilyn Monroe, entre autres stars accusées de caprices dans cette époque particulière, celle d’avant la « surcommunication », et dans cette réalité frappante, celle d’être une femme avec ses difficultés et ses doutes, alors que la foule vous voit déesse et donc surhumaine. La voix chantée de Callas et sa voix parlée sont le fil rouge de ce film flamboyant, où l’on entend aussi Fanny Ardant lisant des lettres d’amour intimes et bouleversantes. À la question en forme d’affirmation : « Vous êtes une femme heureuse ? », Maria répond, dans un demi-sourire : « C’est vrai, je devrais me le dire plus souvent ! ».