Quatorze ans après leur première apparition, Les Indestructibles ressurgissent dans un deuxième volet aux accents féministes réjouissants.
Ils auront dû mettre leurs super-pouvoirs en veilleuse pendant quinze ans, puisque les super-héros ont été déclarés hors la loi. Une phrase prononcée par Bob, le père de famille, donne le ton : « Les politiciens ne comprennent pas qu’on puisse faire le bien par conviction. » Mais lorsqu’un redoutable hypnotiseur sème la zizanie dans la ville, la famille Indestructibles va devoir reprendre du service. Ou plus exactement, c’est madame qui va être missionnée. Hélène, dite « Elastigirl » puisque son super-pouvoir lui permet de s’étirer à l’envi, part donc en mission, laissant le soin à Bob de gérer le quotidien et leurs trois enfants aux problèmes variés. Ce deuxième volet fait ainsi la part belle à la gent féminine, en hissant Hélène au rang de superwoman, et en imaginant un autre personnage de femme puissante, aux intentions plus troubles, dont le discours dispense le film d’un lourd manichéisme souvent propre au genre. Ainsi faudra-t-il se rendre attentif à ce questionnement : les super-héros entretiennent-ils nos faiblesses ? (À vos copies : vous avez deux heures).
On suit donc avec un plaisir renouvelé les pérégrinations de cette famille hors norme, dont le petit dernier, Jack-Jack, aux dons multiples, joue des tours désopilants. Leurs combats chorégraphiés sans frénésie inutile se déploient dans un décor vintage aux reflets très « jamesbondiens ». Voici une suite réussie, pêchue et réjouissante, qui amusera la galerie des grands et des petits. Et pour les amateurs de voix, tendez l’oreille et écoutez le travail vocal étonnant de Gérard Lanvin, dans le rôle de Bob. Son timbre, moins grave qu’à la ville, est souvent méconnaissable.