La Fête est finie

Renaître

Deux jeunes femmes se croisent dans un centre de désintoxication. Le long chemin pour quitter la dépendance passe peut-être par ce qui les lie. A deux on est plus fort…

Ouvertement autobiographique, ce premier long métrage raconte comment deux jeunes femmes très différentes tentent de prendre le dessus sur la drogue. Le titre fait référence à cette terrible et effarante certitude que sans “le produit“, la vie est moins belle, moins vibrionnante. Qu’elle vaut moins la peine d’être vécue. C’est donc d’une lente et douloureuse ascension qu’il s’agit, au cours de laquelle chacune tombe et se relève, ou aide l’autre à se tenir debout.

La Fête est finie de Marie Garel-Weiss. Copyright Pyramide Distribution.

La véracité des situations, leur impassible cruauté (la scène de famille) et l’épée de Damoclès fichée au dessus des têtes de Sihem et Céleste font toute la force de ce film juste et courageux. Les interprètes, Zita Hanrot (Fatima) et Clémence Boisnard (Gare du Nord) donnent à leurs personnages respectifs ce mélange troublant de force et de faiblesse, de volonté et de lâcheté. Si, ça et là, on trouve quelques raccourcis faciles ­—dans la rapidité avec laquelle elles se lient, dans le systématisme du refus du groupe à leur encontre—, il y a la plupart du temps un vrai arc narratif et même une sorte de passation entre les deux, lorsque la plus forte n’est finalement pas celle qu’on pense… Ode à l’amitié qui guérit de tous les maux, La fête est finie est un film imparfait mais généreux, vivant de toutes ces morts effleurées. Un film de survivante(s).