Vous fera-t-on l’affront de vous rappeler l’histoire de La Belle et la Bête ? Une jeune fille toujours fourrée dans ses bouquins, au grand dam de son petit village français, remplace son père comme prisonnière d’un prince transformé en bête. Le père avait volé une rose pour Belle, la Bête n’a pour se « retransformer » en prince que le temps de vie d’une rose enchantée. Et tout le monde chante…
Certes, c’est un peu rapide, mais le conte de Madame Leprince de Beaumont est bien connu, qu’il soit adapté par Cocteau ou Disney. Et puisque le cinéma a la mémoire courte, c’est bien Disney lui-même qui se coltine une nouvelle version de son cinéma, en live cette fois-ci.
Et alors?
Alors… c’est somptueux, d’abord. Visuellement, La Belle et la Bête version 2017 est à couper le souffle. Les effets spéciaux, certes, mais aussi tout ce qui est autour, de la reconstitution du « petit village » aux habitants enchantés du château de la Bête. Quant à la Bête elle-même, elle est extrêmement convaincante ; le séduisant Dan Stevens lui prête ses yeux bleus et un certain magnétisme animal évident.
Face à lui, Emma Watson est une Belle déterminée, intelligente et, oserons-nous le mot, féministe. En bottes de marche, c’est peut-être un détail pour vous, mais pour elle, et pour des générations de petites filles, ça veut dire beaucoup.
Tous dansent et chantent avec bonheur, les numéros originels, mais aussi quelques nouveaux, concoctés par le toujours impeccable Alan Menken. On avouera tout de même un bonheur particulier devant la scène de « Gaston », incroyable Luke Evans, qui se joint à sa propre sérénade chantée par LeFou, amoureux transi du héros.
Une féministe, des personnages secondaires gays (ceux-là mêmes qui font polémique, le monde peut parfois être stupide, que voulez-vous ?), cette version moderne de La Belle et La Bête est définitivement « de son temps ». Et c’est un vrai plaisir de voir respectée l’essence du conte, et du dessin animé avec lequel beaucoup ont grandi, tout en en faisant un film moderne, épique et vivant.