En 1993, avec Jurassic Park, Spielberg émerveillait petits et grands, faisait des promesses à base de dinosaures et de courses-poursuites sur (petit) fond de philosophie… Et aujourd’hui ? Le même, devenu producteur, fait et tient les mêmes promesses !
Bien sûr, le «park» était moins sûr que prévu, et entre eugénisme et manipulation de l’ADN, la cupidité des hommes corrompait le rêve de John Hammond. Déjà, ça partait en vrille. Et ensuite ? pareil ! Après un deuxième volet plutôt réussi, Spielberg laissait les manettes de réalisateur pour un numéro 3, en 2001, restant « simple » producteur. Jurassic World relança donc la saga, en 2015, pour le plus grand bonheur des fans. Au programme de cette nouvelle trilogie annoncée, des bêbêtes encore plus grosses, encore plus de spectacle, et encore plus de folie humaine. Les savants fous avaient créé l’in DOMINUS-REX, et Chris Pratt s’attachait à dresser des raptors génétiquement modifiés…
Et aujourd’hui ? Des savants fous ont décidé de créer des mélanges entre les deux, obtenant, du moins ils l’espèrent, des bestioles dociles et létales, parfaites armes de guerre. Le tout sur fond d’extinction programmée des dinosaures sur Isla Nublar, pour cause d’éruption de volcan ; la Nature ayant décidément le sens de l’ironie. Vous voyez où ça peut foirer ? Et bien, c’est là que ça va foirer !
Soyons clairs, on ne va pas voir Jurassic World : Fallen Kingdom pour être surpris par le scénario. On y va pour voir des grosses bêtes, et une en particulier. Et ça, ça marche toujours. Le frisson dû à l’apparition du T-Rex est intact, et la saga a l’intelligence de lui laisser une place de choix dans notre cœur de fan comme dans le scénario. On aime cette bestiole, et les autres aussi, d’ailleurs ! Et c’est l’une des réussites de cette nouvelle trilogie : après la peur mêlée de fascination, on ressent de la compassion pour ceux qui s’avèrent victimes de la folie de certains. Certes, le trait « philo » est un peu gros et les ficelles « actuelles » résonnent presque aussi fort que le thème musical… Mais entre fan-service et nouvelles problématiques (qui seront sûrement réglées dans le numéro 3), ce deuxième volet tient la route. Les acteurs s’amusent visiblement autant que nous. Mention spéciale à Chris Pratt, un rien cabotin, parfaitement agaçant quand il le faut… Et même si la mise en scène de J.A. Bayona est plus dans l’efficacité que dans l’inventivité, même si l’on regrette un peu les entourloupes de Spielberg pour masquer le manque de moyens ou les failles technologiques, les grands et les petits devraient, face à ce Fallen Kingdom, entre frissons et sourire, retrouver l’émerveillement.