Voici le John Cameron Mitchell volume quatre. Le choc des cultures, des matières et des couleurs, pour une fiesta juvénile en pleine ère punk. C’est drôle et allumé. Welcome on board.
Le malicieux Zébulon du cinéma étasunien est de retour. Enfin, son film attend de sortir dans les salles depuis plus d’un an, et sa présentation cannoise hors compétition en mai 2017. Le quatrième tome des pérégrinations cinématographiques de John Cameron Mitchell, pour être exact. Et le retour au délire qui habitait ses deux premiers opus, Hedwig and the Angry Inch et Shortbus, avec en second rôle cintré ici, Nicole Kidman, star de son troisième film, le sombre Rabbit Hole.
Ambiance anglaise « no future », avec une action située en 1977 dans la ville banlieue de Croydon, en pleine effervescence sociétale. Cadre idéal pour le créateur ès monde alternatif qu’est le cinéaste. D’un côté, il y a Enn et ses potes, ados en manque d’explosion et d’aventures avec les filles. De l’autre, Zan, jeune extra-terrestre rebelle à sa meute et en demande de contact terrien. Bingo ! Barré oui, ce scénario tiré d’une nouvelle du foisonnant auteur et scénariste british Neil Gaiman. Mine d’or pour Mitchell, qui peut exprimer son inventivité stylistique. Mise en scène, décors, costumes, bande originale s’épanouissent en parallèle du glissement vers le surréalisme festif.
La découverte du féminin comme une autre planète est évidemment bien vue, avec cette parabole boostée par le cinéma de genre. Comédie, anticipation, fantastique et science-fiction partousent dans un bal pop où le latex multicolore et le motif de l’Union Jack inondent les corps et l’écran. C’est drôle, flashy, tendre et hystéro, comme le club tenu par « la » Kidman débridée. Mettre les doigts dans la prise lui va bien. Alex Sharp est une belle découverte anglo-saxonne. Son aplomb décontracté apporte beaucoup au film, tout comme la candeur diaphane d’Elle Fanning, excellente en alien en manque de punk. Délicieusement givré. Let’s go crazy !