Fa(m)ille

La plus que vive

La comédienne, scénariste et réalisatrice Audrey Dana publie son premier roman aux Éditions des Équateurs. Fa(m)ille se dévore d’une traite et fait irradier l’immense vitalité de son auteur.

 

C’était il y a deux ans. Dans Indociles, spectacle qu’elle a écrit et mis en scène avec Murielle Magellan au Théâtre des Mathurins, Audrey Dana, accompagnée par la batterie de Lucie Antunes, faisait surgir ses souvenirs d’enfance, rocambolesques, et convoquait le fantôme de son père, à qui elle déclarait son amour. L’énergie hors norme que la comédienne déployait sur scène, sans répit aucun, se retrouve dans l’écriture de son premier roman, qui travaille la même matière que son spectacle et en épouse les pulsations cardiaques. Soit ses primes années passées au bord de la Marne, puis dans un ranch de guingois en Beauce, les explorations enfantines et adolescentes, l’éducation minimaliste d’une mère fantasque, hippie et irresponsable, et d’un père adulé, mais fuyant, la cohabitation avec une vaste fratrie et d’autres enfants cabossés et recueillis… Son style vif, ses dialogues percutants, son sens de l’imitation pittoresque (on rit face aux retranscriptions de l’accent américain de la mère !) et du récit mené tambour battant embarquent le lecteur et font valser les protagonistes de ce petit monde singulier – pour le moins ! – dont est issue Audrey Dana.

Son roman, Fa(m)ille ouvre les portes de son univers intime. À travers ses réalisations (Sous les jupes des filles, Si j’étais un homme) et ses interprétations au théâtre ou au cinéma (elle est actuellement à l’affiche de Convoi exceptionnel de Bertrand Blier), comme dans ce premier roman drôle et émouvant, Audrey Dana exprime puissamment son amour de la vie, et transmet une énergie généreuse et bienfaisante.

Fa(m)ille d'Audrey Dana. Éditions des Équateurs.