Villepinte 2017, trois jeunes enquêtent dans le cadre de leur lycée sur l’intérêt de la construction d’un immense parc de loisirs et ses conséquences sur leur environnement. Un regard neuf et encourageant.
Après quelques images en noir et blanc sur ces «grands ensembles» qui devaient changer le visage de la France et l’ont, de fait, bien défiguré, le réalisateur nous mène à Villepinte, banlieue du 93, dans les pas d’Amina, Sami et Jennyfer, trois lycéens qui, dans le cadre de leur classe, entament une grande enquête pour ou contre la construction d’un gigantesque parc de loisirs. De leurs idées de départ, basiques et uniquement liées à leur bien être immédiat, vont naître des questionnements et revirements. De leurs rencontres avec des agriculteurs, des militants, des politiques ou des gens de la rue, va naître un discours différent, un rapport nouveau aux causes et aux effets.
Ça s’appelle une prise de conscience. On y assiste « en direct ». On voit ces trois jeunes gens, attentivement scrutés dans leur quotidien, leurs apartés, ou leurs échanges publics par la caméra de Geoffrey Couanon, comprendre, appréhender, refléchir. En un mot : grandir. Et c’est magnifique, bouleversant, encourageant. Car ces trois jeunes gens font un chemin que bien des adultes pourraient leur envier. Il sèment des cailloux en Petits Poucets soudains concernés, attentifs. On sent qu’ils retrouveront leur chemin dans ce dédale d’enjeux politiques, sociaux, écologiques. Ce que raconte Douce France des conséquences de projets commerciaux pharaoniques permet d’ouvrir le débat, d’élargir le champ des possibles. Pour ces trois-là, mais pour tous les spectateurs aussi. À voir urgemment.