Balade rêveuse en compagnie des animaux vivants dans une des dernières forêts primaires de la Baltique, Dans les bois est un véritable enchantement visuel et sonore, à découvrir de préférence sur un grand écran.
Il faut le reconnaître, le genre, fascinant en soi, du documentaire animalier est souvent handicapé par des voix off, certes instructives, mais qui nous distraient de la beauté ou même de la pure étrangeté de ses images. Dans les bois, débarrassé de tout texte explicatif, échappe heureusement à cet écueil. Mais réduire ses 63 minutes à un documentaire épuré ne donne qu’une idée de la beauté de cette œuvre conçue pour le cinéma. Tourné en CinémaScope dans une des dernières forêts primaires de la Baltique, Dans les bois est un véritable poème visuel et sonore doublé d’une observation précise des mouvements d’animaux et insectes habitant les lieux. Et c’est en cela que le très beau film de Mindaugas Survilla (qui fut un temps assistant de Sergei Loznitsa) rappelle le travail du scientifique devenu cinéaste Jean Painlevé. Loin de tout anthropomorphisme simplet, la grâce de l’ascension d’une araignée ou de la danse d’un cerf est immédiatement visible devant la caméra du cinéaste lithuanien. On pourra même percevoir le film comme un ballet de la nature, rythmé au début, au milieu et à la fin par des danses de lucioles qui s’égaient dans la nuit d’une forêt où l’on rêve de se perdre.