Présenté en Compétition, le troisième film de David Robert Mitchell est un délicieux polar pop et surréaliste, qui se déroule comme une longue ballade dans un Los Angeles fantasmé.
Après les passionnants The Myth of the American Sleepover et It Follows, tous deux présentés à la Semaine de la Critique, David Robert Mitchell plonge dans le grand bain de la Compétition avec Under the Silver Lake. Avec ce polar ésotérique et pop, pas sûr que le jeune réalisateur décroche une Palme d’Or, qui vient souvent récompenser des sujets plus sérieux. Mais il nous intéresse ici en tant que nouveau maillon d’une chaine de polars californiens en marge, qui partirait du Grand sommeil, pour arriver à Souhtland Tales en passant par En quatrième vitesse ou Pulp Fiction. Et Under the Silver Lake mérite assurément d’être associé à cette prestigieuse famille. Suivant les traces de Sam, (impeccable Andrew Garfield), glandeur trentenaire passionné de messages secret, le récit, policier, burlesque et parfois gore, est un véritable jeu de piste en plein cœur de Los Angeles. Ce collage pop, finalement assez amer, se déroule sur presque 2h20 qui filent à toute vitesse, rythmées par un David Robert Mitchell qui confirme tous les espoirs qu’on avait pu placer en lui.