Présenté en séance de minuit, Arctic, premier film de Joe Penna, en forme de récit de survie dans le grand froid, est une très belle surprise, soutenue par un Mads Mikkelsen impeccable.
Il faut toujours se risquer à jeter un œil aux séances de minuit cannoises. Même si la pêche est hasardeuse (souvenons-nous, entre autres, du Dracula de Dario Argento), elle permet d’accéder à quelques pépites. Arctic, premier film de Joe Penna, est de celles-là. L’argument est simple, Overgard (Mads Mikkelsen) se retrouve coincé en pleine terre arctique après un accident d’avion. L’histoire qui s’en suit, sans en révéler les péripéties, est un récit de survie, dans la grande tradition du genre. La rudesse de celles-ci, combinées à une remarquable exploitation de décors naturels enneigés, plonge immédiatement le spectateur au cœur de l’action. Peu de dialogue et de psychologie, uniquement des actions. Cette vision behavioriste de l’histoire résonne parfaitement avec le choix de Mads Mikkelsen pour incarner le protagoniste. Au départ monolithique et d’une parfaite efficacité, son personnage est progressivement craquelé par l’émotion et les failles, impliquant encore un peu plus le spectateur, immédiatement saisi par la mise en scène sans gras de Joe Penna. Et c’est là que brille le talent du comédien danois, qui parvient, lors de quelques gros plans sur son visage, à dessiner une impressionnante palette d’émotions, contrepoint saisissant d’une nature muette et glacée.