Stéphane de Freitas suit la trajectoire de jeunes de banlieue lors de leur préparation au cours de prise de parole libre Eloquentia, en Seine-Saint-Denis. Un documentaire vivifiant et un magnifique chant d’espoir.
Ils se nomment Leïla, Elhadj, Eddy, Souleïla, Yacine… Ils sont trente et ont été sélectionnés pour participer au concours d’art oratoire, Eloquentia, créé en 2012 par Stéphane de Freitas en Seine-Saint-Denis « dans le but d’aider des jeunes de banlieue à maîtriser l’art de la joute oratoire et pour leur faire gagner confiance en eux, afin qu’ils réalisent ensuite leurs rêves ». Les voici en piste, coachés par des avocats, profs de chant, de slam et de théâtre. Stéphane de Freitas, dont c’est le premier film, les suit, pas à pas, dans cet apprentissage, cette progressive conquête de la confiance en eux et de la maîtrise de la prise de parole publique. Exercice tout à tour périlleux, intimidant, grisant. Ils s’y prêtent tous, audacieux et travailleurs. Il y a Leïla, étudiante en Lettres modernes d’origine syrienne, féministe engagée qui rêve d’avoir « une voix qui compte », Elhadj, étudiant en sociologie qui a dû vivre dans la rue après l’incendie de son HLM, ou Eddy, apprenti comédien qui parcourt 20 km à pied chaque jour pour se rendre à son université – on l’aura vu depuis dans un petit rôle dans le réjouissant Ouvert la nuit d’Edouard Baer, président du jury du concours Eloquentia 2015. Chacun d’entre eux fait preuve de persévérance et apprend autant à écouter qu’à s’exprimer avec leur voix, leurs mots choisis et leur corps. Les voir avancer sur cette route est passionnant, fascinant.
Porté par une foi sans bornes dans le potentiel de ces jeunes élèves et dans le pouvoir des mots et de la parole, À voix haute s’impose comme un témoignage majeur, porteur d’espoir et vecteur d’une puissante énergie.