Après les deux heures trente d’Avengers : Infinity War, les héros Marvel reviennent pour trois heures de paradoxes temporels, de blagues et un combat titanesque. Beaucoup de bruit pour rien ? Presque.
Soigneusement préparée en onze ans et vingt-deux films, la saga des Avengers trouve une conclusion très attendue avec cet Avengers : Endgame, voulu comme une apothéose des aventures de super-héros devenus immensément célèbres. Les choses commencent en fait assez bien avec une introduction plutôt habile, qui conclut rapidement et de façon surprenante la bataille menée dans le premier opus. Mais c’est alors que les choses se gâtent.
Portés par trop de succès, les frères Russo ont conçu un opus final d’un peu plus de trois heures, pensant que tout devait être superlatif dans cette superproduction. On y retrouve nos héros survivants, bien décidés à réparer les nombreux dégâts commis dans le précédent film, qui décident d’utiliser le saut dans le temps et de remettre un semblant d’ordre dans l’univers. Et comme une production Marvel qui se respecte contient de l’humour, tout le monde s’en est donné à cœur joie. Pendant près de deux longues heures se jouent alors des scènes alternatives des précédents Avengers, ponctuées de paradoxes temporels et de gags de vaudeville (et d’un peu d’action, quand même). Tout cela pour ramener un nombre incroyable de héros costumés dans un décor postapocalyptique, théâtre d’une bataille finale surdimensionnée.
On avouera que des plans de cette gigantesque bagarre rappellent quelques homériques doubles-pages pleines de bruit et de fureur issues des comic books d’origine. De même, certains intermèdes intimistes laissent un peu de temps aux comédiens pour jouer entre eux, et non face à des écrans verts recouverts ensuite d’images de synthèse. Mais l’histoire qui nous est racontée ne justifie pas la durée éléphantesque de cet opus, finalement plus épais que grandiose.