Lone Ranger
L’équipe gagnante de Pirates des Caraïbes remet le couvert. Soit, cette fois, une figure du Far West américain adaptée au grand écran, façon manège affolé pour parc d’attractions. Contée à un gamin des thirties par l’Indien Tonto, devenu sur ses (très) vieux jours phénomène de foire, l’histoire est resituée dans son contexte de légende parlée (avant d’être télévisé, ce feuilleton fut radiophonique) destinée aux enfants ou à ceux qui en ont gardé l’âme. Et elle est entièrement vue à travers le prisme de ce personnage de comparse censé être secondaire, qui peut raconter ce qu’il veut. Et ne s’en prive pas ! Le ranger masqué revenu d’entre les morts est ainsi source de rigolade : « c’est quoi, ce masque ? », lui demandent immanquablement tous ses interlocuteurs. Le duo fonctionne à merveille, puisque le joli Armie Hammer (qui incarnait les jumeaux Winklevoss dans The Social Network de David Fincher) est là pour se faire avaler par Johnny Depp. L’acteur réendosse la panoplie complète de l’enfant inconsolable dans un corps d’adulte, dont la plus grande réussite reste à ce jour Edward aux mains d’argent de Tim Burton. Mais contrairement à ses dernières prestations en roue libre dans les suites de Pirates des Caraïbes, il évite ici les mimiques figées et élargit sa palette. Les scènes de comédie sont réjouissantes. Et de cavalcade en explosion, de poursuite infernale en attaque de train (sur l’air de Guillaume Tell), le cahier des charges est si rempli que ça déborde dans les marges !