L’Eveil d’Edoardo
Mal traduit en français par L’Eveil d’Edoardo, titre au romanesque appuyé, Short Skin, I dolori del giovane Edo (littéralement : Peau courte, les douleurs du jeune Edo), est un récit cru, direct et drolatique. Celui d’un ado de dix-sept ans préoccupé par son prépuce trop court, qui l’empêche de bander normalement, au moment où ses pulsions sexuelles l’assaillent, et où le basculement vers l’âge adulte commence. Ce premier long-métrage de fiction de Duccio Chiarini brille par son sens de l’observation. Sur la jeunesse, ses doutes, ses audaces, ses peurs, ses questionnements. Comment assumer celui ou celle qu’on est en train de devenir ? Comment se dépatouiller avec le grand saut vers la maturité ? Comment affronter la fameuse « première fois » ? Chiarini répond. Avec aplomb. Avec humour. Avec bienveillance. Alliant les souvenirs autobiographiques à la création pure, il ose les situations tordantes (du bon usage du poulpe), mais sans lourdeur. Sa mise en scène est tenue et discrète à la fois. Et surtout, il donne à voir un jeune héros qui prend son destin en mains comme il peut. Le ton doux-amer, allié au choix d’un jeune acteur au physique filiforme, évoquant un personnage de bande-dessinée, donne une chronique au charme discret. Comme si Les Beaux gosses de Riad Sattouf se coloraient d’une émotion transalpine. Un réalisateur à suivre et une découverte simple et réjouissante, pour bien démarrer l’été.