Heavy Girls
Sven vit avec sa mère, Edeltraut, atteinte de la maladie d’Alzheimer. Daniel, un garde-malade, s’occupe d’elle quotidiennement. Un jour, elle disparaît, donnant l’occasion à Sven et Daniel de découvrir les sentiments qu’ils éprouvent l’un pour l’autre. Derrière cet argument minimaliste, se cache un premier long-métrage surprenant, émouvant. Axel Ranisch, son réalisateur, déjoue très vite toutes les attentes du spectateur. Evitant délibérément tout pathos qu’un pareil sujet pouvait induire, il dessine les portraits touchants de personnages à la marge et attachants au premier regard. La progression du récit, d’une grande liberté, nous fait assister en très peu de temps à la fin d’une vie et à la naissance d’un amour, portées par des interprètes d’une grande justesse. La mise en scène très rugueuse (contre-jours, montage très brut), issue des contraintes matérielles de la fabrication du film, participe à l’énergie d’une œuvre très libre, où rien ne compte plus que l’instant présent. Quelle excellente surprise !