Des gens qui s'embrassent
Qui trop embrasse mal étreint, dit le proverbe qui, s’il fait écho au titre de la nouvelle comédie de Danièle Thompson, s’applique également à son résultat sur l’écran. Le scénario, co-signé Danièle et Christopher Thompson, s’inscrit dans la continuité de leur filmographie commune : une histoire de famille, deux frères que tout oppose, l’un bling-bling l’autre, empreint d’une religion profondément austère, qui ont enfanté des filles qui s’adorent. Se baladent entre eux les femmes – une cruche superficielle, une adepte de confort et de spiritualité – et le grand-père, qui en a assez vu pour ne plus se soucier des convenances sociales et apporte de fait la respiration du film. Des personnages stéréotypés, diront les euphémistes en herbe. Plus exactement, des pions qui se déplacent et s’entrechoquent sans que rien n’entame leur vernis : ce n’est que très rarement que l’émotion se fait sentir, qu’elle soit rires ou larmes. Un souci de jeu, mais surtout d’écriture : Danièle Thompson et son fils Christopher s’intéressent à la jeune génération, sans succès. Servie par un Max Boublil qui montre clairement ses limites dans l’émotion et deux comédiennes de talent, Clara Ponsot et Lou de Laâge, leur partition sonne faux et leste la majorité du film. Dommage.