Frances Ha
Ce septième long-métrage de Noah Baumbach (Kicking and Screaming, Les Berkman se séparent, Margot va au mariage, Greenberg), est un pur rafraîchissement cinématographique. Coécrit par le réalisateur et son actrice principale, Greta Gerwig (d’une grande spontanéité et déjà vue dans Greenberg), le film raconte le désarroi de Frances, jeune femme de vingt-sept ans, apprentie danseuse à New York, qui galère financièrement et souffre du soudain départ de sa meilleure amie (Mickey Sumner, fille du chanteur Sting), partie cohabiter avec son boyfriend. Tourné dans un noir et blanc qui n’est pas sans rappeler celui du Manhattan de Woody Allen, Frances Ha se présente comme une chronique d’êtres ordinaires, aux personnalités attachantes, tant désenchantées que déjantées. La réalisation alterne quelques longs plans-séquences où les interprètes donnent le meilleur d’eux-mêmes et des scènes plus courtes, voire très fragmentées, qui procurent toute sa vitalité à ce film sur l’amitié, la survie au quotidien, la difficulté de se réaliser comme artiste dans un New York fermé aux mal argentés.
On pense beaucoup à certains films de la Nouvelle Vague française, surtout à ceux de François Truffaut (nombreux emprunts aux partitions de Jean Constantin, Georges Delerue, Antoine Duhamel). Un film d’une grande et belle sensibilité.