C’est une femme qui a soif de justice. Irène Frachon est pneumologue, en poste au CHU de Brest. C’est elle qui a dénoncé les effets dévastateurs du Mediator, médicament commercialisé par les laboratoires Servier de 1976 à 2009 et qui a provoqué la mort de 500 personnes. La Fille de Brest, que signe Emmanuelle Bercot, raconte son combat et sa détermination.
Car c’est une véritable héroïne que filme la réalisatrice de Elle s’en va et La Tête haute. Une femme pleine de vitalité, déterminée, qui mènera un combat acharné au nom de la vérité. La Fille de Brest retrace son parcours avec souffle, et l’on suit ici son cheminement comme on suivrait un thriller. Emmanuelle Bercot trouve la juste cadence, grâce à un découpage minutieux et un montage bien rythmé. Elle filme l’actrice danoise Sidse Babett Knudsen (révélée par la série Borgen et auréolée d’un César pour son rôle dans L’Hermine, face à Luchini), impeccable dans ce rôle de femme forte, entourée d’une famille unie et aimante. La comédienne apporte son énergie et sa fantaisie et confère au film une vraie chaleur.
Hormis quelques scènes un peu chaotiques dans leurs dialogues et leur interprétation (celles des réunions de l’AFSSAPS), La Fille de Brest emballe avec son histoire révoltante menée tambour battant et son sens de l’exactitude, notamment dans les séquences hospitalières, impressionnantes de vraisemblance.