Elefante Blanco
Brillant élément de la nouvelle vague sud-américaine, Pablo Trapero suit depuis quelques années un parcours passionnant : l’âpreté d’œuvres comme El Bonaerense et Leonera a fait place, avec Carancho, à un cinéma plus spectaculaire, mais toujours au fait des failles de la société argentine. A tel point que ce polar extrêmement efficace aurait pu faire penser à une carte de visite parfaite pour Hollywood.
Il n’en est rien : plutôt que de faire le voyage vers la Californie, le cinéaste a préféré importer les meilleures formules du cinéma classique américain. Avec Elefante Blanco, il évoque la situation des bidonvilles de Buenos Aires et le travail des prêtres, qui tentent de venir en aide à une jeunesse laissée à l’abandon. Pour raconter son histoire, le metteur en scène se permet de mélanger le mélodrame, le cinéma engagé et le thriller avec une aisance confondante. Aux côtés de l’incontournable Ricardo Darin, Jérémie Rénier, en jeune prêtre amoureux d’une assistante sociale (la muse de Trapero, Martina Gusman), fait une entrée très convaincante dans l’univers du réalisateur de Voyage en famille.