Divergente
C’était fatal, les clones dystopiques de Hunger Games fleurissent sur les étagères des libraires, et le cinéma s’en empare. Voici donc Divergente, publié en 2011 par une jeune prodige de la littérature diplômée, selon sa bio, en «écriture créative», et portant le nom de Veronica Roth (22 ans au moment des faits). Aussitôt acheté, aussitôt porté à l’écran par Neil Burger (L’Illusionniste, 2006). Eh bien, ça marche ! Le monde postapocalyptique, la société divisée en cinq clans (Altruistes, Audacieux, Erudits, Fraternels, Sincères), l’héroïne née dans une famille d’Altruistes qui, le jour de ses seize ans, doit choisir son camp et découvre qu’elle est «divergente», soit capable de tout… Du point de vue du scénario, c’est malin, bien construit, on y croit. On ne peut pas nier une certaine routine dans le dispositif, mais à l’image, le décor, les couleurs affiliées à chaque clan font leur effet et un montage efficace emporte l’ensemble. Dans le rôle de Béatrice, Shailene Woodley (repérée dans The Descendants et The Spectacular Now) dégage un charme et une énergie remarquables. Le reste est un cocktail de scènes d’action et de brefs dialogues explicatifs, vous secouez bien et ajoutez quelques olives avant de servir : la course avec le chien, la chasse au trésor musclée dans un parc d’attractions désaffecté… Si les studios américains en font une habitude, on ne jure pas de ne pas se lasser de ces métaphores de l’adolescence. Mais jusqu’ici, tout va bien.