Dancing in Jaffa
Champion du monde de danse de salon quatre fois médaillé, Pierre Dulaine revient en 2011 dans la ville où il est né, Jaffa, 63 ans après l’avoir quittée à l’âge de 4 ans, en 1948. Son rêve ? Faire danser ensemble des enfants juifs et palestiniens lors d’une compétition entre écoles. Les répétitions commencent pour dix semaines, sous la caméra de la documentariste Hilla Medalia. La première gageure : parvenir à obtenir que les garçons acceptent de danser avec les filles et réciproquement. Elégant, volubile, sévère et drôle, Pierre Dulaine explique que la danse entre deux personnes requiert confiance et respect mutuels, il montre les mouvements, singe les réticences, donne des coups de cravate pour rire et peu à peu fait naître l’harmonie. Il parle arabe et, pour l’hébreu, une traductrice le seconde, mais la phrase «May I have this danse, please ?» est comprise de tous et tango, valse, ou rumba sont des langages universels… Les enfants, au fil des sessions se tiennent mieux, relèvent la tête, s’approprient les pas. Ils sont plus légers, plus sûrs, le rythme les prend, le sourire leur vient de plus en plus naturellement. Et une complicité évidente naît entre eux. On en suit trois — deux filles et un garçon — que l’on voit dans leurs familles respectives de religions et de milieux différents. Et le changement qui s’opère en eux au fil des jours est magnifique. D’une idée simple, presque naïve, naît un film sans effet limpide, joyeux. Un message de paix à colporter et réitérer. Quelle merveille !