Un vrai mélodrame. Avec, à la base, le premier roman et best-seller éponyme de l’Australienne M.L. Stedman. L’histoire d’un amour absolu. D’une obsession de maternité. D’un secret conjugal. De la douleur de la séparation, et de l’acceptation. Au centre : un gardien de phare, sa femme, une fillette, et sa mère. Avec comme cadre la rudesse d’un climat mondial meurtri par la Grande Guerre, et la vie aride sur une île au point de rencontre entre les océans Indien et Pacifique. Vaste programme que Derek Cianfrance relève comme scénariste et réalisateur. Le gusse s’y connaît en description de la rencontre et des étapes amoureuses (Blue Valentine), et en récit de la destinée et des liens fatals (Brother Tied, The Place Beyond the Pines). Il excelle à créer et suivre au ralenti émotionnel le sentiment naissant, sa contamination par les fissures de l’âme, et les tourments toxiques. Assumant lyrisme et romanesque, il réussit un drame émouvant, à la beauté classique, sous la lumière du directeur de la photo australien Adam Arkapaw (Animal Kingdom, True Detective, Macbeth, Assassin’s Creed), et les envolées musicales d’Alexandre Desplat. Avec des interprètes lisses, l’aventure aurait viré à la fadeur. Judicieux choix d’avoir associé le vibrant et rocailleux Michael Fassbender, la juvénile et insoumise Alicia Vikander, et l’imposante et déchirante Rachel Weisz.