The Walk
Alors que le World Trade Center était en cours de finition à New York, un jeune funambule français, Philippe Petit, cherchant un endroit inédit pour tendre son filin, mit en place un plan d’action avec quelques amis pour effectuer cette traversée, en 1974. Montrer à l’écran les Tours Jumelles, détruites dans les attentats du 11 septembre 2001, est en soi un projet émouvant. Zemeckis se place du point de vue de la fable. Son acteur principal et narrateur (Joseph Gordon-Levitt), posté dans la torche de la statue de la Liberté, nous raconte son histoire, commencée dans un Paris de pacotille, gentiment bigarré.
Le scénario, dans sa première partie, laisse un peu à désirer. Trop bavard, mignon et anecdotique (la rencontre avec le directeur de cirque et mentor incarné par Ben Kingsley), parasité par une volonté forcenée d’insérer du français aux dialogues en anglais, il prépare néanmoins le choc de la dernière demi-heure, qui nous embarque enfin par des effets spéciaux époustouflants et vertigineux sur le fil au dessus de la ville. Au rythme des pas de Philippe, et de ses allers-retours incessants d’une tour à l’autre (car, tant qu’il reste là-haut, les policiers massés sur les toits ne peuvent pas l’atteindre !), s’allongeant même avec lui le temps d’un repos, le spectateur vit une expérience unique, folle et poétique. Celle d’un homme qui se croyait capable de marcher dans les airs, et qui l’a fait.