Paradise Lost
Une plage paradisiaque, une installation en famille et une rencontre charmante. Nick, arrivé en Colombie, pense bien avoir franchi les portes du jardin d’Eden. A la suite de son frère, il est venu construire un bar, sur la plage, et donner des cours de surf. Un jeune idéaliste canadien, qui ne rêve que d’une vie tranquille. Et c’est tout ce qu’il pense trouver. Jusqu’à ce qu’il rencontre Maria. La beauté et la simplicité de la jeune femme, qui dirige un dispensaire dans la ville voisine, le subjuguent. Et c’est presque trop tard qu’il découvre que Maria n’est autre qu’une des nièces de Pablo Escobar. Trop tard pour se désengager de la famille, trop tard pour ne pas succomber au charme vénéneux du trafiquant de drogue, adoré par ses proches et par les plus pauvres de Colombie comme un Robin des Bois des temps modernes. Trop tard pour ne pas tomber dans le piège d’une vie où un mot du patron peut tout faire basculer. C’est le cauchemar qui va vite suivre le rêve qui va vite rattraper Nick, et le spectateur. Car le film de di Stefano est redoutablement intelligent et joue avec notre perception à loisir. On tombe nous aussi dans le piège, attirés par un Benicio del Toro magnétique. Il est inquiétant, toujours sur le fil, parfaitement charmant. On en viendrait presque à douter de tout ce que l’on peut savoir d’Escobar. Presque. D’un twist, d’un regard, di Stefano nous ramène au danger. Et s’il n’était une musique bien trop omniprésente, l’expérience serait parfaite pour le spectateur, embarqué et malmené comme le héros de ce « paradis perdu », au royaume des traitrises, des mensonges et des dangers.