Nous trois ou rien

C’est un conte familial et une déclaration d’amour d’un fils pour ses parents. L’humoriste Kheiron (révélé par le Jamel Comedy Club en 2006, puis la mini-série Bref sur Canal +) a nourri son premier long-métrage de la trajectoire rocambolesque de Hibat, son père, et Fereshteh, sa mère, deux activistes iraniens qui ont fui leur pays, le shah et l’ayatollah Khomeini, leur bébé sous le bras, avant de devenir travailleurs sociaux dans une cité de Seine-Saint-Denis dans les années 1970.

Il y a quelque chose du destin hors norme dans cette histoire, dans ce périple mu par un optimisme et une foi sans bornes dans la vie. Kheiron narre, pas à pas, chacune des étapes qui ont jalonné ce parcours familial : la prison et la torture qu’a connue son père (ce sont les scènes les plus réussies du film), le mariage de ses parents, les réunions secrètes, la fuite hors de l’Iran… Le film, fait de ruptures de ton, fraye son chemin entre le rire et les larmes. Nous trois ou rien est un film résolument hybride, où le drame et la comédie se font la courte échelle à l’état constant. Il joue la carte de l’indétermination entre les genres, avec un enthousiasme et une énergie sans faille. C’est casse-gueule, mais émouvant, joyeux et absolument sincère.