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Depuis son deuxième film, Tony Manero, Pablo Larraín s’emploie à dresser le portrait du Chili sous la dictature de Pinochet. Après Santagio 73, post mortem, drame glaçant filmé dans un implacable cinémascope, Larraín change une nouvelle fois de style et de registre avec No. Le cinéaste décrit la campagne médiatique qui a précédé le référendum marquant la fin du régime de Pinochet. Tourné en vidéo U-Matic, pour retrouver la texture des images d’une ère pas si lointaine, le film, de facture modeste, décrit avec précision les luttes observées à l’intérieur même de l’opposition.
À travers un personnage fictif incarné par Gael García Bernal (synthèse de plusieurs publicitaires qui ont travaillé sur la campagne à l’époque), le cinéaste soulève un passionnant débat : quelles images peut-on utiliser pour résister ? Tous les moyens, en l’occurrence une campagne clipesque et parfois racoleuse, sont-ils bons pour parvenir à ses fins, aussi nobles soient-elles ?