National Gallery
National Gallery. Trafalgar Square. Centre de Londres. Musée phare de la planète. Plusieurs centaines de toiles de maître, de la moitié du XIIIème siècle à l’aube du XXe. Botticelli drague de Vinci, Michel-Ange, Raphaël, Le Caravage, Titien, Velázquez, Rubens, Vermeer, Rembrandt, Gainsborough, Ingres, Monet, Cézanne, Van Gogh… De quoi donner le tournis. Mais rien ne fait peur à Frederick Wiseman. Aucune institution, aucun microcosme ne résistent à son œil et à sa caméra. Depuis les années 1990, le documentariste octogénaire né à Boston aime aussi filmer l’Europe et ses enclaves de spectacle et de lumière (La Comédie Française, La Danse, le ballet de l’Opéra de Paris, Crazy Horse). Ici, il arpente les œuvres, saisit un détail, encadre un employé, un visiteur, suit une guide, assiste à une restauration, à une réunion, à une installation, à un cours d’histoire de l’art, à un récital de piano. Les peintures dialoguent, les visages se répondent, les murs et couloirs les enveloppent. Fidèle à sa technique de non-intervention autre que la présence de la caméra et de l’équipe, le cinéaste embarque le spectateur dans la citadelle dédiée à l’art pictural, et l’immerge avec lui dans un autre monde. Et ça marche toujours aussi bien. Du cœur des toiles initiales au duo de danseurs final, léger comme l’esprit qui s’évade de ce lieu clos célébrant l’histoire de l’humanité.