La forteresse
Chinmay, 11 ans, quitte sa ville natale au beau milieu de l’année scolaire pour suivre sa mère qui l’élève seule depuis le décès de son mari et vient d’être mutée dans un village rural du Maharastra. L’enfant va découvrir l’immensité de la mer et le rapport charnel de l’homme avec une nature sauvage. Il doit apprivoiser la solitude lorsque les pluies torrentielles de la mousson l’empêchent de jouer dehors, mais se lie peu à peu d’amitié avec quatre garçons parmi ses nouveaux camarades de classe. Selon le réalisateur, malgré les difficultés techniques et le temps raccourci à trois mois, il fallait absolument que le tournage ait lieu durant la période de la mousson. « C’est un moment de l’année qui affecte beaucoup l’humeur », explique Avinash Arun. « Pour un enfant, c’est très étrange, toute la journée à l’intérieur, sans électricité, on ne peut pas lire, la seule chose à faire, c’est s’asseoir à la fenêtre et observer la mer. Constamment, il y a le chant des vagues. Un chant qui vient même perturber le sommeil. Enfant, j’étais littéralement terrifié par ça. »
Avec une justesse et une poésie qui touchera autant le jeune public que le moins jeune, le cinéaste réussit à capturer l’innocence et la spontanéité de ses acteurs. Grâce à ses amis, Chinmay va grandir et accepter le monde adulte, fait de compromis et de sacrifices. Ours de Cristal à Berlin en 2014 pour ce premier long-métrage, Arun livre un récit initiatique d’une élégance visuelle presque tactile et prouve que le cinéma marathi n’a rien à envier aux grosses productions hindi de Bollywood.