Un illustre inconnu
Les apparences sont trompeuses. Derrière la petite vie banale de Sébastien Nicolas, agent immobilier sans relief, se cache une douce folie. Dans son garage, tel un Fantômas des temps modernes, il prépare méthodiquement des moules, des masques et autres subterfuges, afin de copier les visages, les postures et le savoir-être d’inconnus croisés dans le cadre de son travail. Le temps d’un week-end, il se fait passer pour eux, ouvre leur courrier et trompe leurs proches sans motif apparent. Est-ce une tentative de fuite du quotidien ou le plaisir coupable du travestissement dissimulé dans un jeu de rôle ? Le mystère est total jusqu’à ce que cet homme caméléon croise Henri De Montalde, violoniste misanthrope, son chef-d’œuvre absolu, qui lui offrira une porte de sortie inattendue. Mathieu Kassovitz nous expliquait à propos de ce rôle : « Il faut venir avec son visage et sa personnalité ; c’est le maximum du travail qu’un acteur a à faire. » Une façon très synthétique de parler d’une performance exceptionnelle, sublimée de magnifiques maquillages qui rendent l’illusion parfaite. Après le succès du Prénom en 2012, Matthieu Delaporte change d’univers avec ce thriller soigné. Comme dans Vertigo, on se perd avec délices dans les dédales mentaux d’un homme troublant. Est-ce un serial killer ? Est-ce seulement un être en quête d’identité ? Écrit avec Alexandre de la Patellière, son complice de toujours, Un illustre inconnu oppresse, surprend et intrigue sans jamais tomber dans le déjà-vu. Un jeu de piste palpitant.