Gone Girl
C’est une histoire banale. Celle d’un mariage qui ne va pas très bien. De deux êtres qui se sont plu, aimés, et qui aujourd’hui ne se supportent plus. Peut-être parce qu’ils se sont menti à l’époque, qu’ils n’étaient pas le personnage qu’ils ont endossé pour plaire à l’autre. Et puis, un matin, Nick Dunne, parti au travail, reçoit un coup de téléphone étrange. Son chat se balade dans la rue. C’est que sa porte est ouverte. Parce que sa femme, Amy, a disparu. A l’intérieur de la maison, des traces de lutte et du sang mettent vite la puce à l’oreille des enquêteurs. Mais dans ce jeu de dupes que tisse David Fincher, mieux vaut se méfier des apparences. Pour son réalisateur, Gone Girl est trois films en un. Un « mystère », un thriller absurde et une satire. Les trois, avouons-le d’entrée, sont très réussis. Il faut une réalisation magistrale pour pouvoir emmener le spectateur dans trois ambiances distinctes sans le heurter et Fincher est maître dans la manipulation de notre regard. Il est efficace, doué. Et l’on s’attache à ceux qu’il souhaite nous voir aimer, au moment souhaité, et à retourner notre veste illico. Finalement, Gone Girl est un film étonnamment doux et violent à la fois. Un tour de force rare, réalisé par un maître du genre.