Seth Rogen, Steve Carrell, Jonah Hill, Lena Dunham… tout ce qui grouille dans la mare du LOL nord-américain, c’est Judd Apatow qui l’a révélé, scénarisant, réalisant ou produisant les œuvres de ces petits rigolos. Aujourd’hui, c’est au tour d’Amy Schumer, qui n’en avait probablement pas besoin, d’avoir droit aux services de ce nouveau Roi Midas qui, pourtant, pour elle, a fait une exception en n’écrivant pas le scénario de ce délicieux Crazy Amy.
Délicieux, oui, car la blonde y fait preuve d’une honnêteté à la limite de la candeur irrésistible. Son Amy, qui n’a jamais cru à la monogamie, mais va craquer pour un médecin du sport, boit, fume, baise, ronfle et refuse, avec toute la liberté dont les femmes modernes sont capables, de s’en excuser, tout en s’émancipant de ce nouveau dogmatisme crétin qui se servirait du féminisme pour expliquer aux femmes ce qu’elles doivent ou non faire. Liberté, liberté chérie, donc, déclinée autant dans le regard que Schumer porte sur les femmes (autant dindes que fortes) et sur les hommes (aussi solides que mauviettes) que dans celle que prend Apatow pour insuffler de ci, de là, de belles et émouvantes touches dramatiques dans cette comédie juste assez salace, juste assez tendre, juste assez rafraîchissante. Une comédie drôle et efficace, où hommes et femmes s’affranchissent de toute convention surannée pour être simplement vrais ? On en rêvait, Schumer et Apatow l’ont fait.