Une journée ordinaire dans une zone de guerre, une journée de dingues, en réalité. Le film de Fernando León de Aranoa parvient à nous étonner en nous montrant la « routine ».
C’est simple, c’est « un jour comme les autres ». Un groupe d’humanitaires est en mission dans une zone en guerre : Sophie, nouvelle recrue, veut absolument aider ; Mambru, désabusé, veut juste rentrer chez lui ; Katya, voulait Mambru ; Damir veut que le conflit se termine ; et B ne sait pas ce qu’il veut. Et pour cette journée, ils ont une mission : décontaminer un puits dans lequel on a jeté un cadavre. Ça paraît simple. Mais dans cette zone où la guerre fait rage, où les militaires tentent de garder un peu de contrôle sur leur territoire et où les pénuries sont légion, une simple mission peut devenir un enfer.
Présenté à la Quinzaine des Réalisateurs, le film est assez inclassable, ce n’est ni un film de guerre, ni un drame, ni une comédie. Plutôt une tranche de vie remarquablement dosée en sel et en poivre, en rires et en larmes. Parce que, même dans une zone de guerre, surtout dans une zone de guerre, l’absurde peut faire loi.
Et ce n’est pas à Mambru qu’on va l’apprendre. Mambru, c’est Benicio del Toro, impeccable une fois encore, qui promène son regard désabusé et son sourire en coin dans une histoire de dingues, où les enjeux sont vitaux. Et parce que, dans toute bonne « histoire », il faut une porte d’entrée pour le spectateur, c’est Sophie qui s’y colle. Mélanie Thierry, d’une sobriété exemplaire, est la « nouvelle » qui s’étonne et pose les questions.
Et si le scénario est classique, et la réalisation plutôt contemplative, c’est bien le mélange des personnages qui fait tout l’intérêt de A Perfect Day, et ce n’est déjà pas si mal !