Original, gracieux et hilarant, ce long-métrage d’animation joue les outsiders et rivalise avec les plus belles réussites du genre.
Désormais, les cigognes organisées en multinationale de l’Internet ne livrent plus que des téléphones portables… Junior, coursier émérite, va bientôt prendre la tête de cet empire. Mais un grain de sable va gripper la machine et redonner leur chance aux traditions ancestrales : ce grain de sable s’appelle Tulip, c’est une rouquine humaine de tout juste dix-huit ans, bébé jamais livré à ses parents et qui a grandi auprès des cigognes en inventant d’improbables machines et semant les catastrophes sur son passage. Suite à une mauvaise manœuvre après réception d’une demande de « petit frère », ils remettent en route la machine à fabriquer des bébés et envisagent d’assurer eux-mêmes la livraison…
Le scénario, riche en rebondissements de tout poil (et avec pas mal de plumes), est dû au Britannique Nicholas Stoller, qui a travaillé avec Judd Apatow et réalisé plusieurs longs-métrages de fiction, dont Sans Sarah rien ne va et Nos pires voisins, il coproduit et codirige en compagnie de Doug Sweetland, auteur du réjouissant court-métrage Presto, produit par Pixar. La production est celle qui avait créé la (très bonne) surprise avec La Grande Aventure Lego en 2014.
L’esprit ici est joyeusement irrévérencieux, même si le message est finalement assez classique, prônant le groupe contre l’individu, le bricolage contre la productivité. L’ensemble dégage une douce folie qui n’est pas sans rappeler l’esprit de Tex Avery : on aime passionnément la meute des loups et leur art de la « transformation », ainsi que la bagarre générale totalement silencieuse pour éviter de réveiller le bambin endormi.
Doté d’un graphisme élégant et d’une animation rapide et soignée, avec le timbre joyeux en VO des voix de Andy Samberg et Katie Crown dans les rôles de Junior et Tulip, Cigognes & Cie va vite et nous entraîne façon looping dans des aventures aussi hilarantes qu’endiablées. On en redemande…