Cheba Louisa
De l’autre côté du périph’, c’est souvent la panne, sur grand écran. On stigmatise ou on fantasme, on déjuge ou on préjuge. La cité est un endroit piège, prisonnier de son image, mauvaise ou en tout cas jamais la bonne. On voit bien toutes les peines du monde qu’a le cinéma à se défaire de la boue collante des clichés et des idées toutes faites quand il y met les pieds. Quand il se dégage de toute cette charge, à l’exemple de Françoise Charpiat avec Cheba Louisa, inutile de dire que ça fait du bien ; ça prend l’air, ça aère, ça respire. C’est toute la séduction de ce premier film, que de faire de la cité un territoire de pure fiction, et non de manifeste. Cheba Louisa raconte à la fois une histoire de famille, foutu sac à névroses, et une histoire de filles, solidaires sur le serment de la grande amitié. La comédie se déploie en liberté et en messager de fraternité et de générosité. Isabelle Carré et Rachida Brakni vont bras dessus bras dessous avec le sourire et on les suit, juste sous le charme de ce petit film léger et radieux.