Casse-tête chinois
Ils avaient 25 ans et des poussières dans L’Auberge espagnole, la trentaine dans Les Poupées russes, les voici bientôt quadragénaires. Xavier, toujours écrivain, est désormais père de deux enfants dont la mère, Wendy, le quitte pour un Américain qu’elle suit à New York. Afin de se rapprocher de sa progéniture, Xavier s’installe dans la Grosse Pomme. Il y rejoint Isabelle qui vit en couple avec la jolie Ju et attend le bébé dont il a accepté d’être le géniteur. Carte verte oblige, il épouse une Chinoise et ça se complique encore quand Martine, son ex, elle-même devenue maman, lui rend visite avec sa marmaille… Les fils de cette existence chaotique tissent le « roman » qu’écrit Xavier pour faire le point et que commente avec lui sur Skype, son éditeur (inénarrable Dominique Besnehard). De flash-back en flash-forward, d’épisodes bouffons (le don de sperme, les rapports avec le fonctionnaire de l’immigration) en aléas dignes du théâtre de boulevard (Isabelle, incorrigible, s’éprend de sa baby-sitter), tout ce petit monde vibre et vibrionne à un rythme endiablé. Cette suite, nourrie de détails savoureux sur la difficulté de grandir et d’y voir clair, est un bonheur. Klapisch réalise un kaléidoscope coloré grâce à de belles idées narratives qui sont autant de trouvailles de cinéma. Et malgré un petit coup de mou sur la fin, on ne se lasse pas de voir évoluer ces êtres, incarnés avec verve et drôlerie par Romain Duris, Audrey Tautou, Cécile de France et les autres, vers une sérénité aussi relative que réjouissante.