Prix de la mise en scène à Cannes dans la section Un Certain Regard, Captain Fantastic de Matt Ross est une belle surprise. Ce film partiellement autobiographique, inspiré par les thèmes de l’éducation et des modes de vie alternatifs que le cinéaste a réellement vécus, raconte l’histoire d’un père (Viggo Mortensen) qui vit isolé de la société avec ses six enfants dans une forêt du nord-ouest des États-Unis. Obligé de s’extraire soudainement de leur monde idyllique, leur destin collectif bascule… Si le retour aux sources d’une famille en communion avec la nature et les animaux n’est plus un sujet inédit au cinéma (voir Vie sauvage de Cédric Kahn), la richesse du scénario et de l’interprétation de Captain Fantastic traduisent une véritable réflexion sur la place du conformisme et de la tolérance, dans et hors de la ville, souvent là où on l’attend le moins. Tout en nuances dans un équilibre dénué de préjugés, Viggo Mortensen fait face à six gamins sélectionnés à la suite d’un casting international pointilleux : ces derniers modèlent leurs rôles avec passion et authenticité. Mention particulière à Nicholas Hamilton, qui cristallise à lui seul les antagonismes de ce film profond et fragile. Un très beau moment.