16 ans après sa première apparition sur grand écran, l’héroïne d’Helen Fielding revient. Et cette fois, elle n’est pas vraiment « all by herself ».
Le choc est presque immédiat. Alors qu’elle écoute All by Myself en se lamentant, Bridget Jones attrape sa télécommande et change de radio, pour s’enflammer sur un « jump » très hip-hop. Deuxième choc : notre chère Bridget, toujours incarnée bien sûr par Renée Zellweger, a perdu ses kilos. La voilà donc quadra rayonnante, qui, à force de vouloir profiter de la vie, se retrouve enceinte, sans savoir qui, du très british Darcy (évidemment toujours Colin Firth) ou du très yankee Jack (impeccable Patrick Dempsey) a fourni la moitié des chromosomes de sa progéniture.
C’est donc à un triangle amoureux très inhabituel qu’on se retrouve confrontés, mais ce n’est pas la seule originalité de ce Bridget Jones’s Baby. Parce que si on y regarde bien, on se trouve là face à une des rares comédies romantiques où tous les participants sont quadras, voire quinquas, et l’assument. Bridget Jones fête avec nous ses 43 ans et on peut applaudir les producteurs et la réalisatrice qui ont résisté à la tendance et lui proposent en « love interest » deux quinquas, charmants et poivre et sel.
Somme toute, ce troisième volet des aventures de Bridget nous permet de retrouver une vieille amie, la première des héroïnes imparfaites du cinéma, celle à laquelle tout le monde a pu s’identifier. Avec elle, on retrouve également sa maladresse, sa propension à mettre les pieds dans tous les plats et à regarder le monde avec recul.
Et rien que pour cela, on est d’accord pour oublier la légèreté de jeu de Renée Zellweger, les dérapages un rien absurdes du scénario et ses facilités de mise en scène.
Parce que retrouver Bridget, c’est presque retourner dans sa famille et que même les nouvelles additions (phénoménale Emma Thompson) sonnent juste et nous donnent envie d’y retourner, encore et encore.