Bird People
Bird People, présenté à Cannes à Un Certain Regard, est une fable singulière et enchantée. Une histoire en état de grâce qui paraît être tombée du ciel, proprement miraculeuse, venue de nulle part ailleurs que d’un monde de poésie et de songe. Pascale Ferran a prié que de ce songe ne soit pas révélée la clé. On la suit : une histoire extraordinaire doit celer sa part de secret et d’étonnement intact. On dira simplement que ce film aérien, posé sur les ailes d’un moineau minuscule, sautillant, palpitant, a une légèreté de plume et une puissance audacieuse.
Entre train de banlieue parisienne, aéroport, grand hôtel avec vue sur les pistes de décollage, Bird People transporte les trajectoires parallèles de deux personnages en mouvement : un ingénieur en informatique, en transit entre Paris et Dubaï, et une jeune étudiante, femme de ménage à Roissy. Destins croisés : ils trouveront chacun, par des itinéraires différents, leur liberté. L’homme, un Américain, choisit, au bout d’une nuit d’angoisse et d’insomnie, de changer de vie : il démissionne de son travail et quitte sa femme et ses enfants ; la rupture est brutale, violente, radicale. La jeune fille rêveuse accède à la liberté en sautant dans le vide, son point d’envol imaginaire: ce basculement vertigineux marque le début d’une échappée belle fantastique. Depuis quand un film n’avait tenu dans sa main tant de fragilité et de vitalité ?