Les Beaux Jours
Les Beaux Jours raconte l’amour. Un amour adultère, beau comme le jour, simple comme bonjour. Marion Vernoux, dans son film au titre faussement beckettien, raconte la félicité du corps fourbu et la plénitude du cœur battant d’une femme qui n’est plus de première jeunesse, tombée dans les bras d’un homme trentenaire, charmeur et léger. Fanny Ardant en liberté, tout en blondeur chic peroxydée, se glisse dans le lit de ce bel amant charnel qui a le sourire enjoué de Laurent Lafitte, séducteur sans manières, au physique avenant. Ils ont vingt ans d’écart, mais leurs étreintes jubilatoires sans âge ont la fraîcheur des idylles neuves; les amants sont insouciants dans la belle lumière du ciel du Nord. Dans ce cinéma de la délicatesse sentimentale, même le mari trompé que joue Patrick Chesnais, parfait de retenue, garde la tête haute, par cette sorte d’élégance impeccable qui trame toute l’histoire, adaptée du roman de Fanny Chesnel, Une jeune fille aux cheveux blancs. Autour d’eux, dans la maison des Beaux Jours, club pour retraités actifs où a lieu la rencontre amoureuse, gravite une humanité joyeuse et avenante : les visages souriants de Fanny Cottençon, Catherine Lachens, Marie Rivière, Jean-François Stévenin.
Marion Vernoux ne filme pas le vieux couple en crise, le vaudeville, le drame conjugal. D’un cinéma radieux, elle filme l’assomption amoureuse, tout en équilibre et harmonie. Un désir resplendissant jusque dans sa chute.