Aya de Yopougon
Aya de Yopougon sort de sa bulle ; Marguerite Abouet et Clément Oubrerie adaptent leur formidable bande-dessinée, publiée aux éditions Gallimard. Dans l’Afrique de la fin des années 1970, une jeune fille sérieuse, intelligence posée, détermination carrée, entre dans l’âge adulte. Elle s’appelle Aya et vit dans le quartier populaire d’Abidjan, Yopougon, bidonville qui serait dans les têtes un endroit d’Amérique, Yopcity. Autour d’Aya, des filles aux désirs émancipés, des garçons aux dragues éhontées, des parents aux aguets affairés. La société de consommation y entre par la petite lucarne du poste de télévision, à coup de publicités qui vantent des produits comme on vendrait des rêves rayonnants. Elles entrent chez les gens comme dans le film, ponctuant l’animation de vignettes du réel. A traits vifs et colorés, Aya de Yopougon, merveille de vivacité et de drôlerie, dessine une jeunesse et une ville, un pays et ses hommes. Une Afrique vivante, sa mémoire éternelle, une échappée en liberté, sans clichés, quand la vie était douce et insouciante, en Côte d’Ivoire. Il y a longtemps que le cinéma ne nous avait semblé si radieux et si gai.